domingo, 12 de julio de 2015

Brassens, Javier Krahe y yo. La Supplique-

       

La Camarde, qui ne m'a jamais pardonné
D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez,
Me poursuit d'un zèle imbécile.

La Parca que nunca me habrá perdonado 
que en el hueco de su nariz flores haya plantado
me persigue con un empeño estúpido. 

       Sé que los humildes me echarán a los perros, y tendrán sus razones con toda seguridad, pero no envidio en nada al autor de Le Cimetière Marin (El Cementerio marino).

 Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu!
 
       A pesar de la estrofa sensual y apoteósica que no recuerdo que número hace en el poemario y que me reconcilió con él.








Alors cerné de près par les enterrements
J'ai cru bon de remettre à jour mon testament
De me payer un codicille
 
Trempe dans l'encre bleue du golfe du Lion
Trempe trempe ta plume ô mon vieux tabellion
Et de ta plus belle écriture
Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord
Que sur un seul point  la rupture
 
Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon
Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson
Celles des titis des grisettes
Que vers le sol natal mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris-Méditerranée
Terminus en gare de Sète
 
Mon caveau de famille hélas ! n'est pas tout neuf
Vulgairement parlant il est plein comme un œuf
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte
Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens  poussez-vous donc un peu
Place aux jeunes en quelque sorte
 
Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus
Creusez si c'est possible un petit trou moelleux
Une bonne petite niche
Auprès de mes amis d'enfance les dauphins
Le long de cette grève où le sable est si fin
Sur la plage de la corniche
 
C'est une plage où même à ses moments furieux
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux
Où quand un bateau fait naufrage
Le capitaine crie  " Je suis le maître à bord !
Sauve qui peut le vin et le pastis d'abord
Chacun sa bonbonne et courage ! "
 
Et c'est là que jadis à quinze ans révolus
À  l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus
Je connus la prime amourette
Auprès d'une sirène une femme-poisson
Je reçu de l'amour la première leçon
Avalais la première arête
 
Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
Le bon maître me le pardonne
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
Mon cimetière soit plus marin que le sien
Et n'en déplaise aux autochtones
 
Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau
Ne donnera pas une ombre triste au tableau
Mais un charme indéfinissable
Les baigneuses s'en serviront de paravent
Pour changer de tenue et les petits enfants
Diront  " chouette un château de sable ! "
 
Est-ce trop demander  sur mon petit lopin
Planter je vous en prie une espèce de pin
Pin parasol de préférence
Qui saura prémunir contre l'insolation
Les bons amis venus faire sur ma concession
D'affectueuses révérences
 
Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
Tous chargés de parfums de musiques jolies
Le Mistral et la Tramontane
Sur mon dernier sommeil verseront les échos
De villanelle un jour un jour de fandango
De tarentelle de sardane
 
Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller
Une ondine viendra gentiment sommeiller
Avec rien que moins de costume
J'en demande pardon par avance à Jésus
Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus
Pour un petit bonheur posthume
 
Pauvres rois pharaons pauvre Napoléon
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
Pauvres cendres de conséquence
Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacances
Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacances.

         Sin embargo a Georges Brassens lo adoro tanto que solo se puede interpretar como una envidia perversa y falta de tacto, como se puede deducir de un humanista descarriado que se empeña en escribir versos, y muy mal asimilada, además. Todo esto viene por una anécdota que me ocurrió con Javier Krahe. Dos veces lo he visto en concierto en mi vida, la primera fue en La Sala de mi ciudad y tuve el placer de tenerlo a medio metro de mí en el descanso que ahora aprovechamos, como nunca los fumadores, pero estaba sentado en un bordillo en muy buena compañía y creo que no le iba sentar muy bien que interrumpiera sus cuitas amorosas. La segunda fue poco después en el Galileo de Madrid, y lo abordé sin miramientos cuando el azar y la ansiedad producida por la falta de nicotina lo puso a mi lado. Solo hablamos de Brassens, cuando nos cortaron el rollo unos seguidores de esos que se creen representantes aventajados del artista con una pedantería subida que me cortaba el aire y la sonrisa. Prefiero el anonimato antes que tener seguidores como ésos que mandan a callar constantemente durante los conciertos de sus ídolos a quien respire un poco fuerte. Supongo que, porque es la única oportunidad que tienen para que se les escuche al unisón con ellos. Querían hacerse unas fotografías con Krahe. No entendí muy bien que yo no estuviera allí,  y soy bastante más fotogénico que Javier. Sin duda, fue mi sombra la que previó que el tren se le marchaba y en vez de aclaraciones tuvo muchísimas dudas. Se disculpó con un estoicismo de mártir laico que va derecho al cadalso, sabía de sobras lo que le esperaba, se despidó diciendo que continuaríamos con el asunto cuando acabara con sus fans, bien sabía que era una entelequia, que que no lo soltarían ya sino para colocarlo encima del escenario para poder decir Chiiiis con propiedad porque los pedantes no me lo devolvieron e hicieron que el descanso se prolongara el doble de lo acordado. Desde entonces una de mis aspiraciones es que me dejen sacarme el carnet de pedante, con estrella incluída.

Mourir pour des idées, l'idée est excellente.
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu.


                                                         Morir por las ideas es una idea magistral
                                            pero pude haber muerto por no tenerlas ya.




Ils ont su me convaincre et ma muse insolente,
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois:
Mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure,
Allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain.
Or, s'il est une chose amère, désolante,
En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée,
Mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Les saint Jean bouche d'or qui prêchent le martyre,
Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas.
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire,
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas.
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité.
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté:
"Mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente."
Des idées réclamant le fameux sacrifice,
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles,
Et la question se pose aux victimes novices:
Mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes,
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau,
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau.
Mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Encore s'il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât!
Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent,
Au paradis sur terre on y serait déjà.
Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes,
Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez,
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée...
Mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres,
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas.
Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas;
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante,
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux.
Plus de danse macabre autour des échafeauds!
Mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.



         ¿Qué hablamos Javier Krahe y yo en aquellos cinco minutos? Quisimos discernir cual era la mejor canción de Brassens, le dije categóricamente y sin temblar que "La supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Ruego para ser enterrado en la playa de Sète), él me replicó enérgicamente, no es muy fuerte este buen hombre, que no estaba de acuerdo, que la suya era "Mourir pour des idées" (Morir por las ideas), como yo estaba más interesado que él, que cualquiera, me soportaba por el estoicismo desilusionado de la vieja guardia libertaria en que continuara con ello, le comenté mi proclamacíón de Georges como el mejor poeta en francés del siglo pasado, creo que asintió, y que era en mi canción donde lo demostraba con todas sus fuerzas, añadí, que la compuso en la misma estrofa que su paisano había compuesto El cementerio marino, me lo negó rotundamente, era Mourir pour des idé..essss... y no la escribió en la misma estrofa que Valéry, entonces llegaron ellos y lo secuestraron. Prometo que nunca me ha dado por comprobar lo que había afirmado y que me daría igual que el absolutamente ácrata e indisciplinado de Javier llevara la razón, he hecho tantas veces el ridículo en mi vida, que llevo muy bien lo de equivocarme. Pero creo que debí leerlo en algún sitio. Con respecto a la canción no hay dicusión posible, solo debemos postrarnos ante este genio en eso de escribir versos y acortar todo lo que pueda para que no se les vayan de medida. Ahora que está de moda lo podéis comprobar aquí. Tengo que tocar las palmas para que me rían los chistes, como Salieri.

       Aftermath en tablas, he ido al Cementerio marino para buscar esa estrofa, pero quedamos en tablas porque él tiene un nombre ganado a pulso. La Supplique pour être enterré à une plage en Sète es, sencillamente, la mejor canción en francés que jamás se haya escrito. 

Posdata: Se me olvidaba que el lema de Javier aquella noche (y la de Ceuta también) era; "Si me la pides ya no la canto, aunque la tenga en el programa". Sobre el escenario tuvo que repetirlo muchas veces sin que sus incondicionales se rindieran hasta el último suspiro. Lo desafié sabiendo que Brassens es uno de sus puntos sensibles y le pedí, mientras fumábamos en nuestra hambre de nicotina después de haber estado una hora sin probarla, que cantara su versión de L'orage, esa que con el título de La tormenta había adaptado para  que Javier Pérez la cantara. Por supuesto, como una mala chica que esté buenísima, no me hizo ni puto caso.  


(Publicado el 14 de Diciembre de 2014)


pe dans l'encre bleue du golfe du Lion
Trempe trempe ta plume ô mon vieux tabellion

Et de ta plus belle écriture

Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps

Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord

Que sur un seul point  la rupture

 

Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon

Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson

Celles des titis des grisettes
Que vers le sol natal mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris-Méditerranée
Terminus en gare de Sète
 
Mon caveau de famille hélas ! n'est pas tout neuf
Vulgairement parlant il est plein comme un œuf
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte
Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens  poussez-vous donc un peu
Place aux jeunes en quelque sorte
 
Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus
Creusez si c'est possible un petit trou moelleux
Une bonne petite niche
Auprès de mes amis d'enfance les dauphins
Le long de cette grève où le sable est si fin
Sur la plage de la corniche
 
C'est une plage où même à ses moments furieux
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux
Où quand un bateau fait naufrage
Le capitaine crie  " Je suis le maître à bord !
Sauve qui peut le vin et le pastis d'abord
Chacun sa bonbonne et courage ! "
 
Et c'est là que jadis à quinze ans révolus
À  l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus
Je connus la prime amourette
Auprès d'une sirène une femme-poisson
Je reçu de l'amour la première leçon
Avalais la première arête
 
Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
Le bon maître me le pardonne
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
Mon cimetière soit plus marin que le sien
Et n'en déplaise aux autochtones
 
Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau
Ne donnera pas une ombre triste au tableau
Mais un charme indéfinissable
Les baigneuses s'en serviront de paravent
Pour changer de tenue et les petits enfants
Diront  " chouette un château de sable ! "
 
Est-ce trop demander  sur mon petit lopin
Planter je vous en prie une espèce de pin
Pin parasol de préférence
Qui saura prémunir contre l'insolation
Les bons amis venus faire sur ma concession
D'affectueuses révérences
 
Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
Tous chargés de parfums de musiques jolies
Le Mistral et la Tramontane
Sur mon dernier sommeil verseront les échos
De villanelle un jour un jour de fandango
De tarentelle de sardane
  Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller
Une ondine viendra gentiment sommeiller
Avec rien que moins de costume
J'en demande pardon par avance à Jésus
Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus
Pour un petit bonheur posthume
 
Pauvres rois pharaons pauvre Napoléon
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
Pauvres cendres de conséquence
Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacances
Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacances



    

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Debo tener en cuenta lo que me dijiste algún día y no escuchar tu silencio de ahora.